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L’Europe à la sueur de son fonds

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L’Union discutait, hier soir, d’un gigantesque plan d’aide aux pays de la zone euro en difficulté, pour un montant record de 500 milliards.
(de G à D) Les ministres des Finances finlandais Jyrki Katainen, français Christine Lagarde, irlandais Brian Lenihan et britannique Alistair Darling le 9 mai 2010 à Bruxelles (AFP Georges Gobet)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 10 mai 2010 à 0h00

L'Union européenne va-t-elle parvenir à enrayer la spéculation des investisseurs contre l'euro ? Comme l'a reconnu Nicolas Sarkozy à l'issue du sommet réunissant les seize chefs d'Etat et de gouvernement de l'Eurozone, vendredi soir à Bruxelles, «la zone euro traverse […] la crise sans doute la plus grave depuis sa création». C'est pour ne pas «laisser défaire ce que les générations précédentes ont construit», toujours selon le chef de l'Etat, que l'Union a décidé de se doter dans l'urgence d'un «mécanisme communautaire d'intervention pour préserver la stabilité financière en Europe». En clair, d'un véritable «fonds monétaire européen», une idée lancée en mars par Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances.

Hier, en fin d’après-midi, les grands argentiers se sont réunis à Bruxelles pour adopter les textes nécessaires à sa création, ce qui permettra de mobiliser 500 milliards d’euros pour venir en aide aux Etats qui auraient des problèmes de financement. Dans la soirée, les Vingt-Sept continuaient de travailler sur la proposition. Selon un communiqué prévu pour être publié avant l’ouverture des marchés asiatiques, la Commission européenne serait autorisée à emprunter 60 milliards d’euros avec la garantie des 27 Etats membres. S’y ajouteraient 440 milliards apportés par les pays de la zone euro, ainsi que des lignes de crédits du FMI.

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