Comme Libération l'annonçait il y a un mois, Nicolas Sarkozy s'est donc résolu à maintenir Anne Lauvergeon à la tête d'Areva malgré les pressions exercées par Henri Proglio, le patron d'EDF. D'abord, il n'a pas (encore) trouvé de faute grave à lui imputer. Ensuite, il n'a déniché personne d'assez costaud pour la remplacer. Enfin, il s'est sans doute méfié des contre-feux que cette femme de caractère, aux puissants et multiples réseaux, était susceptible d'allumer en cas d'éviction. Mais le chef d'Etat a dû s'y résoudre avec si peu de gaieté de cœur qu'il lui a collé un «auditeur» de choc en la personne de René Ricol, dont les compétences en matière de comptabilité sont plébiscitées depuis le début de la crise financière.
«Surcontrôlés». L'ex-médiateur du crédit, par ailleurs commissaire général à l'investissement, a été bombardé par l'Elysée au conseil de surveillance d'Areva (à la place de Thierry Desmarest, de Total) où il présidera le comité d'audit au côté de Guylaine Saucier. Ce spécialiste des missions difficiles, très apprécié de Sarkozy, s'est donné environ un mois pour faire le clair dans les comptes du groupe nucléaire, tout en se disant convaincu qu'il «serait surpris d'y trouver des choses inadmissibles». D'autant qu'un audit a déjà été réalisé il y a un an par Jean-Cyril Spinetta, quand celui-ci a pris la tête du conseil de surveillance d'Areva. «Nous sommes surcontrôlés», ironise-t-on chez Areva.
«J'ai demandé à tou