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Libération

En Italie, la stratégie du déni ébranlée

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par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 11 mai 2010 à 0h00

Après avoir nié pendant des mois la réalité de la crise économique, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi aurait admis en privé, il y a une dizaine de jours, la nécessité d’un correctif budgétaire pour couvrir un trou dans les finances publiques italiennes.

Mais son très puissant ministre de l'Economie et des Finances, Giulio Tremonti, a vigoureusement démenti une telle hypothèse en assurant que Rome n'adoptera pas de mesures exceptionnelles d'ici à la fin de l'année. Alors qu'il pourrait manquer, selon certains experts, de 4 à 5 milliards d'euros dans les caisses, le ministre a insisté pour affirmer que l'éventualité d'une «manœuvre budgétaire» en cours d'année «était privée de tout fondement». «J'en prends le pari», a-t-il lancé en répétant à l'envi que l'Italie n'était pas dans le même cas que la Grèce ou d'autres pays de la zone euro pris en ligne de mire des spéculateurs. «L'Italie a un endettement très fort [il devrait dépasser 118% du PIB en 2010, ndlr] mais un taux d'épargne très élevé», a d'ailleurs récemment fait remarquer l'économiste français Jean-Paul Fitoussi.

S'il ne veut pas entendre parler de mesures d'urgence, le ministre Giulio Tremonti qui, pour 2009, a récupéré plus de 5 milliards d'euros avec un bouclier fiscal permettant aux fraudeurs de rapatrier à moindre frais leurs capitaux placés illégalement à l'étranger, a tout de même annoncé, mercredi, une cure d'austérité supplémentaire