La crise grecque et ses possibles suites espagnoles et portugaises, les interrogations sur la survie de l'euro puis le plan d'austérité concocté par le FMI de Dominique Strauss-Kahn et celui de François Fillon et de Nicolas Sarkozy pour la France… on se demande si tout le monde n'a pas décidé de donner raison à Naomi Klein qui, dans son dernier best-seller (la Stratégie du choc), explique que le néolibéralisme progresse par chocs violents : on impose des réformes structurelles néolibérales brutalement, immédiatement après une crise, à une population sous le choc et incapable de se ressaisir. Cette stratégie aurait servi après le coup d'Etat au Chili, la guerre des Malouines, l'ouragan Katrina : événements utilisés pour modifier profondément les structures économiques des sociétés concernées.
Les catastrophes naturelles étant heureusement rares sous nos latitudes et les militaires européens n’ayant plus tellement le goût des coups d’Etat, une stratégie néolibérale radicale va devoir se rabattre sur les crises économiques, comme ce fut le cas lors de la crise asiatique de 1997. C’est le rôle que semble opportunément pouvoir tenir la crise gréco-européenne, à condition de l’exploiter habilement. On pourrait alors porter un regard différent sur l’attitude de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a retardé autant que possible le soutien à la Grèce, contribuant à accentuer la crise.
Au lieu de n’y voir que tergiversations et hésitations dans l’attente de l’élection en