Un demi-point de PIB en moins cette année, un point entier pour 2011, soit 15 milliards d’euros de tour de vis supplémentaire : la cure d’austérité imposée par l’UE, dimanche soir, empêche José Luis Zapatero de dormir. Tout comme sa ministre des Finances, Elena Salgado, dont la nervosité et le manque de sommeil étaient hier palpables.
Le chef du gouvernement a exigé à tous les ministères de lui faire parvenir au plus vite un plan d'économies drastique : il va bien falloir réunir ces 15 milliards d'euros. Objectif : que le déficit public espagnol (aujourd'hui de 11,25%) tombe à 6,5% du PIB en 2011 (au lieu de 7,5%). Pour être ramené à 3% en 2013. Pour les socialistes au pouvoir, c'est un coup de massue, au moment même où, après deux ans de récession, la croissance vient de sortir du rouge. Zapatero, «l'optimiste congénital», avait pourtant annoncé au chef de l'opposition la semaine dernière que «les sacrifices sont derrière nous». Depuis ce week-end, il lui faut se raviser et faire les fonds de tiroirs, son pays étant pris à la gorge : depuis avril, les intérêts de la dette dépassent le versement des indemnités chômage ! En février, bien malgré lui, il avait déjà taillé 3,5 milliards dans les frais de fonctionnement et les investissements des gros ministères, dont celui des Infrastructures.
Malgré cette cure, Zapatero a fixé une ligne rouge (à laquelle s’oppose la droite) : pas question de baisser les salaires des fonctionnaires, ni d’augmenter davantage les i