«Ce qui s'est décidé ce week-end marque une rupture. D'abord, par les ordres de grandeur. C'est l'équivalent du plan des Etats-Unis, soit 1 000 milliards de dollars [720 milliards d'euros, ndlr]. Vendredi, il était question de 60 milliards d'euros. Autrement dit, rien. L'Europe prenait ainsi le risque de voir l'euro s'enfoncer. Elle va désormais autoriser un Fonds de stabilisation intergouvernemental à lever des fonds sur les marchés financiers. Enfin, la BCE pourra acheter de la dette souveraine. Ce qui contribuera à contenir les taux d'intérêt des obligations émises par les Etats pour financer les déficits publics.
«Certes, nos politiques pouvaient faire mieux. Ils auraient pu préciser le taux d’intérêt au-delà duquel ce nouveau fonds interviendrait. Une manière de dire aux marchés : "Au-delà de ce taux, nous serons là pour intervenir". On peut regretter que son existence ne soit prévue que pour une durée de trois ans. Il fallait le pérenniser. Enfin, il est dommage que la BCE ne puisse pas aller aussi loin que la Fed aux Etats-Unis. Quand elle décide d’acquérir des bons publics américains en acceptant d’être rémunéré à 1%, elle donne le la au marché.
«Vendredi, nous étions au bord d’une crise systémique. Aujourd’hui, on peut dire que nous en sortons. Quant à la rigueur, vendredi, la seule solution à la crise, c’était justement de faire de la surenchère à la rigueur. Ce fut la thérapie erronée au début de la grande crise des années 30. On imaginait restaurer la conf