Solidarité contre rigueur. Telle est la teneur de l'accord conclu entre les seize Etats de la zone euro après plus de dix heures de dures négociations, vers 2 heures du matin, lundi, juste à temps pour l'ouverture des marchés asiatiques. Si désormais la solidarité entre les pays est non seulement affichée, mais aussi chiffrée (830 milliards d'euros sont sur la table, aide à la Grèce incluse), c'est en échange d'un engagement «d'accélérer» le retour à l'équilibre des comptes publics. «Le succès du sauvetage d'aujourd'hui se décidera avec les réformes de demain», a résumé hier le ministre des Affaires étrangères suédois, Carl Bildt. Sinon, «nous devrons revenir à l'avenir à des plans de sauvetage». Les mesures adoptées par les ministres des Finances de l'Union sont impressionnantes par leur ampleur. Comme l'a expliqué Didier Reynders, le ministre belge, «nous sommes dans une situation comparable à la crise bancaire de 2008 : la plupart des Etats membres ont compris qu'il fallait une intervention forte».
réticences. De fait, la zone euro a révolutionné sa gouvernance, abandonnant l'interprétation étroite de la clause dite de no bail out («pas de sauvetage d'un Etat»). Elle a ainsi créé un véritable «fonds monétaire européen» doté de 500 milliards d'euros (auxquels il faut ajouter les 80 milliards d'aides bilatérales à la Grèce), une somme que le FMI complétera à hauteur de 220 milliards d'euros (plus les 30 m