C’était tout de suite. C’était maintenant. C’était l’intégration ou la désintégration et sursaut il y a eu dimanche. Parce que la terre se dérobait sous leurs pieds, que la perte de confiance dans la monnaie unique et les économies européennes les menaçait tous et, avec eux, l’ensemble de l’économie mondiale, les Vingt-Sept ont choisi la solidarité et sont entrés, par là, sur la voie de l’intégration, avec le soutien du FMI et l’appui des Etats-Unis.
Dans l’histoire de l’unification européenne, c’est un moment décisif. Peut-être est-on, désormais, à la veille de mesures d’harmonisation progressive des économies de la zone euro puis de l’Union. Peut-être vient-on d’entrer, enfin, dans l’antichambre de l’Europe politique, dans une dynamique fédérale pouvant, à terme, redonner force à l’utopie des Etats-Unis d’Europe. C’est possible, mais cet instant d’audace et de lucidité peut tout aussi bien rester sans lendemain. Le souffle peut manquer aux Vingt-Sept et l’Union finir par se déliter, malgré ce sursaut.
Six points pour mieux comprendre où l’on en est et où on peut aller peut aller.
1) Il est encourageant que cette décision de créer un mécanisme d’intervention doté de telles sommes ne tombe pas du ciel mais s’inscrive dans une évolution de dix-huit mois. Sous le coup du krach de Wall Street, d’abord, la France et l’Allemagne s’étaient rapprochées pour défendre ensemble une régulation des marchés internationaux, le modèle européen contre le modèle anglo-saxon. Leur succès a été r