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Libération

Vigneron crée le malaise chez Thales

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Les salariés s’inquiètent de la gestion solitaire et rigide du patron du groupe d’électronique.
publié le 14 mai 2010 à 0h00

C'est la vidéo que le petit monde de l'aéronautique se passe en boucle depuis quelques semaines sur Dailymotion : le patron de Thales, Luc Vigneron, caricaturé en «camarade Lük», apparatchik du régime soviétique caracolant en une de la Pravda sur fond d'Internationale. Une vidéo désopilante de 3 minutes 58 baptisée «la résistible ascension du camarade Lük à Thales», à l'issue de laquelle le camarade salarié n'entrevoit que deux moyens de survie : sauter le mur ou attendre la pérestroïka. Ce qui est plutôt bien vu : un an et demi après que l'Etat a offert Thales à Dassault sur un plateau, le fleuron de l'électronique civile et militaire française est au bord de l'implosion.

Perso. Traumatisés par les guerres intestines qui ont suivi l'éviction de Denis Ranque, qui tenait plutôt bien les rênes de l'entreprise depuis plus de dix ans, pétrifiés par le mode de management autoritaire et très perso du nouveau patron, le fameux Luc Vigneron, les salariés peinent à retrouver leurs marques. Beaucoup d'entre eux, surtout parmi les cadres, ont «sauté le mur» et quitté l'entreprise, volontairement ou pas. Un sauve-qui-peut qui tranche avec la fierté un peu arrogante qui caractérisait jusqu'alors ce milieu.

Le flottement est tel que les syndicats ont entrepris de se mobiliser. Après avoir tenté d'obtenir un rendez-vous à l'Elysée avec Raymond Soubie, conseiller de Nicolas Sarkozy pour les affaires sociales, la CFDT s'est alliée à la CGT, FO, la CFE-CGC et