La France aurait-elle envisagé de lâcher l'euro ? Vraie ou fausse, la rumeur a largement contribué à faire rechuter les Bourses européennes vendredi, ainsi que l'euro, dont la parité avec le billet vert a touché son plus bas depuis octobre 2008, à 1,2359 dollar. Tout est parti de propos prêtés au président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, devant les barons du Parti socialiste (PSOE). Rapporté vendredi dans le quotidien El País et confirmé à Libération par un de ses proches, le récit par le Premier ministre espagnol des négociations houleuses avec l'Allemagne qui ont permis d'aboutir, dimanche dernier, à un méga plan de garantie des dettes souveraines des membres de l'Union européenne a ravivé l'inquiétude sourde des marchés financiers sur la pérennité de la monnaie unique. Et obligé vendredi les ministres des Finances des sept pays les plus industrialisés (G7) à tenir une téléconférence sur les moyens déployés pour stabiliser l'euro.
Bras de fer. La scène se déroule mercredi à Madrid, calle Ferraz, siège du Parti socialiste espagnol. José Luis Rodríguez Zapatero y a réuni les barons régionaux pour débattre des mesures anticrise à adopter d'urgence pour crédibiliser l'accord signé à Bruxelles. Pour mieux convaincre ses interlocuteurs, il relate le bras de fer entre leaders européens auquel a donné lieu le repêchage grec. Au fil d'un monologue de deux heures ponctué d'abondantes citations de Nicolas Sarkozy, le chef du gouvernemen