Tonnerre dans le ciel de Wall Street. Huit grandes banques internationales, dont le Crédit agricole, sont dans le collimateur de la justice américaine : Morgan Stanley, UBS, Citigroup, JP Morgan Chase, Crédit suisse, Deutsche Bank, Bank of America, Merrill Lynch et Crédit agricole… Ces mastodontes de la finance ont reçu, mercredi, des demandes de renseignements. «Ont-elles cherché à dissimuler des informations sur leurs prêts hypothécaires en cherchant à duper les agences de notation ?» se demande Andrew Cuomo, procureur général de l'Etat de New York.Il a entamé une enquête avec la SEC, équivalent de notre Autorité des marchés financiers. «Nous allons collaborer avec la justice américaine», notait vendredi un porte-parole du Crédit agricole.
Petit retour en arrière. Aux Etats-Unis (comme ailleurs), le proverbe dit «on ne prête qu'aux riches». Vrai. Du moins jusqu'au milieu des années 90, lorsque l'ingénierie financière invente ces fameuses subprimes. Tous les emprunteurs sont alors les bienvenus. Y compris les plus pauvres, les moins solvables. Et qu'importe s'ils font défaut, puisque les banques prêteuses ont inventé une autre technique financière : la titrisation. Une sacrée bonne idée. De quoi s'agissait-il ? De banques revendant leurs prêts sous forme de titres sur les marchés. L'acheteur- un autre organisme financier - héritait de la créance et du risque allant avec. Mais voilà, cette belle mécanique ne pouvait fonctionner qu'en donnant une inf