La décision prise, dimanche dernier, par les Etats européens de mutualiser les risques liés à l’augmentation de leurs dettes publiques est une excellente nouvelle. Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont montrés à la hauteur de leur responsabilité historique. Mais cette décision a une conséquence : si l’un des Etats devait être amené à restructurer sa dette, c’est-à-dire à ne pas rembourser ses créanciers, les contribuables des autres Etats auront à payer la facture. D’où l’exigence allemande de renforcer les sanctions liées au non-respect du pacte de stabilité et de croissance.
La demande est d’autant plus compréhensible que l’Allemagne est le pays qui va contribuer le plus à la mutualisation et qui a donc le plus à perdre. Mais cette exigence est particulièrement risquée dans le contexte actuel. En effet, si tous les Etats diminuent en même temps leurs dépenses publiques pour respecter en 2012 les critères du pacte de stabilité, c’est toute l’économie européenne qui va se contracter. Car ni les ménages ni les entreprises ne vont prendre le relais. Victimes de l’augmentation du chômage, les premiers pensant surtout à constituer une épargne supplémentaire, quand ils le peuvent. Les secondes utilisent leur capacité actuelle de production à un taux très faible et n’ont aucune raison de s’engager dans des investissements massifs.
Comment sortir de l’impasse ? La solution pour diminuer les déficits publics doit passer non par la baisse des dépenses mais par l’augmentation des