Ainsi donc les pays européens enchaînent les plans de rigueur. On voit se multiplier les mesures drastiques, comme la baisse du salaire des fonctionnaires, que l’on avait oubliée depuis les fameux décrets-lois Laval de 1935. Et dont on avait appris à l’école qu’elles se terminaient toujours par des désastres. Le plus probable est que cela ne fera qu’exacerber la récession, et qu’on se retrouvera avec des déficits encore plus élevés qu’au début du film.
Comment en est-on arrivé à une situation aussi absurde, et surtout que faire ? La priorité absolue doit être la constitution d’une puissance publique européenne capable de lutter à armes égales avec les marchés financiers. Et si cela doit passer par l’examen des projets de lois de finances nationaux par les institutions européennes, à commencer par le Parlement européen, eh bien allons-y.
Cela n’a aucun sens de continuer de laisser les marchés, qui ne savent même pas mettre un prix sur les produits financiers qu’ils ont eux- mêmes créés, spéculer sur les titres de la dette publique de vingt-sept Etats membres. En créant l’euro, on pensait avoir réduit leurs marges de manœuvre. De fait, la situation serait encore pire aujourd’hui si les marchés pouvaient jouer sur les taux de change du franc, du mark et de la lire.
Mais il faut maintenant passer à l’étape suivante, à savoir l’émission d’une véritable dette publique européenne. L’Union européenne (UE) pourrait ainsi reprendre à son compte le surplus d’endettement créé par la crise