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Interview

«La réforme fiscale devra effacer les effets pervers du bouclier»

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Philippe Marini, rapporteur UMP de la commission des Finances au Sénat :
publié le 18 mai 2010 à 0h00

Rapporteur général (UMP) de la commission des Finances du Sénat, Philippe Marini plaide pour la disparition du bouclier fiscal. A condition aussi de supprimer l’impôt sur la fortune (ISF).

Un prélèvement exclu du bouclier fiscal et portant sur les hauts revenus et les revenus du capital, cela vous choque-t-il ?

Absolument pas. C’est même une nécessité si l’on veut que la réforme des retraites soit bien comprise. Et la condition pour qu’elle réussisse. C’est en même temps le révélateur des effets pervers du bouclier fiscal, effets qui disparaîtront si l’on mène la vraie réforme fiscale que nous sommes quelques-uns à appeler de nos vœux.

De nombreux sénateurs et députés UMP réclament qu’on sorte du bouclier la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS).

Ce prélèvement sur les retraites est un premier pas. Nous verrons ce qu’il en sera dans la deuxième quinzaine de juin, quand les mesures précises pour les retraites seront annoncées. Pour ma part, je suis pour la suppression du bouclier fiscal et de l’impôt sur la fortune, avec une augmentation à due concurrence de l’impôt sur le revenu dans ses tranches les plus élevées, et un relèvement de l’impôt sur les plus-values.

C’est ce que réclament les centristes à l’Assemblée nationale, et de nombreux sénateurs de l’UMP et du centre. Est-ce à l’Elysée que ça bloque?

Cette analyse est même partagée par des députés socialistes, si j’en juge par les déclarations de Manuel Valls ! Le problème du président de la République, c’est qu’il ne peut pas se permettre de donner un signal négatif sur la compétitivité en abrogeant le bouclier fiscal. Et si la réforme fiscale apparaît comme une simple suppression de l’ISF, elle devient politiquement ingérable.

Côté recettes budgétaires, il reste encore du chemin à faire. Ce n’est pas en rognant sur quelques niches fiscales que l’on trouvera les 40 milliards d’euros nécessaires pour parvenir à un déficit inférieur à 3% du PIB !

On peut déjà faire pas mal de choses. Par exemple un troisième taux de TVA à 7,5 % au lieu de 5,5 % pour la restauration et les travaux au domicile des particuliers. Cela re