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Libération

Hedge funds : l’Europe recule sur la régulation

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Finances. Le projet de directive créant un «passeport» pour les fonds spéculatifs déçoit.
publié le 19 mai 2010 à 0h00

Tous ceux qui espéraient encore que la mobilisation des G20 allait permettre de faire émerger une nouvelle régulation financière vont perdre un peu plus leurs illusions. Hier, avec leur projet de directive, les gouvernements européens ont en effet renoncé à réguler la grande majorité de l’industrie des fonds spéculatifs. D’abord, le texte n’a jamais eu pour ambition de tenter d’encadrer la spéculation débridée de ces fonds. Mais juste de leur accorder un «passeport», en échange d’obligations de transparence et de limitations des risques, pour les autoriser à démarcher de potentiels investisseurs en Europe.

Espoir. En l'état, le projet de «passeport européen» défini par la directive sera réservé aux seuls gestionnaires de l'UE dont les fonds sont domiciliés en Europe. En contrepartie de ce nouvel encadrement, ils obtiendraient un sésame leur donnant accès à tout le territoire de l'UE. Mais ces nouvelles règles du jeu ne concerneront au final très peu de monde, car la plupart des gestionnaires, qu'ils soient à New York, Londres ou Genève, pilotent depuis leurs bureaux des fonds logés aux Caïmans ou dans les îles Vierges. Pour aller démarcher des investisseurs, les hedge funds domiciliés hors d'Europe, c'est-à-dire 80% de la profession, devront donc frapper à la porte de chaque Etat membre et s'en remettre à leur législation nationale. Comme avant. Bref, cette solution réduit l'ambition régulatrice de l'UE à peau de chagrin.

Reste peut-être un espoir du côté du P