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Analyse

La Chine, ce nouveau Gargantua

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Le rapport Cyclope, qui fait l’état des lieux du marché des matières premières, pointe la voracité chinoise.
publié le 19 mai 2010 à 0h00

«La renaissance du Palais d'été.» Ce titre, en couverture de la 24e édition du rapport Cyclope, en dit long sur le parcours d'un pays, de son histoire récente, et de son influence sur le reste du monde : la Chine. En octobre 1860, les troupes anglo-françaises prennent possession du fabuleux Palais d'été de Pékin. Au terme de cette expédition militaire destinée à ouvrir la Chine au commerce occidental (et surtout à l'opium que les Anglais produisent aux Indes), ce Versailles chinois est pillé, incendié. «La Chine représentait 30% du PIB mondial», rappelle Philippe Chalmin, coordinateur du rapport. Le sac du Palais d'été symbolisera le déclin de l'empire du Milieu. En 1976, à la mort de Mao, la Chine ne compte plus que pour 3% du PIB mondial.

Aujourd’hui ? Le renouveau chinois se traduit par une économie dont la santé et le dynamisme frôlent la démesure. Certes, son poids dans l’économie mondiale n’est pas celui d’avant 1860. Mais l’aiguille de la balance de l’économie mondiale affiche un poids relatif de la Chine de près de 8% du PIB mondial. Encore loin derrière la première puissance mondiale, les Etats-Unis (24,6% en 2009), mais tout près de la seconde puissance, le Japon (8,5%).

«incontournable». Bref, au moment où la plupart des experts s'interrogent sur la fragilité de la croissance mondiale en 2010 (estimée aux alentours de 3%), tout le monde s'accorde au moins sur un point : celle de 2009, comme celle de 2010, devra son salut