Spécialiste des transports au Figaro, Fabrice Amedeo s'attaque, dans la Face cachée d'Air France, au sujet sensible de la sécurité des vols. S'il estime qu'Air France n'est pas responsable du crash du vol AF447 Rio-Paris, l'ouvrage dresse un bilan critique de ses performances en matière de sécurité, «incompatibles avec son statut». Extraits.
Le système qui aurait pu aider le Rio-Paris
«Il peut être reproché à Air France de ne pas avoir équipé ses appareils du système de pilotage de secours Buss (back-up speed scale), qui aurait peut-être pu sauver l'AF447. L'équipage qui a perdu ses informations de vitesse en provenance des sondes Pitot bascule sur le Buss. Le cockpit n'obtient alors plus de données précises mais peut poursuivre sa route en toute sécurité. Selon la direction de la compagnie Lufthansa, ce système peut s'avérer une aide précieuse en cas de givrage des sondes Pitot. L'AF447 se trouvait peut-être dans une situation où le Buss aurait été d'un grand secours à l'équipage. «Il aurait peut-être permis d'éviter l'accident», conclut même un ingénieur d'Airbus. La direction du matériel d'Air France a refusé l'installation de cet équipement demandée par nombre de ses pilotes au motif qu'il n'était pas fiable. «L'idée de refuser un équipement de sécurité au motif qu'il n'est pas assez fiable me semble fou», poursuit un ingénieur d'Airbus. Sur les modèles [d'A330] les plus récents, l'intervention est légère et peu coûteuse. Parm