Hydra est une île que la bourgeoisie athénienne investit chaque week-end. Le prix du mètre carré y est l'un des plus élevés du pays . Difficile de trouver une maison à moins d'un million d'euros, surtout près du port… Les habitants estiment que 60 à 70% des logements situés de part et d'autre de l'église et du monastère appartiennent à l'Eglise orthodoxe. «C'est elle qui a les plus gros comptes dans les deux banques de l'île», assure même Aristide, qui a ses habitudes à Hydra.
Riche et puissante, l’Eglise orthodoxe grecque l’est assurément dans un Etat dont elle n’est pas séparée. Ce qui n’empêche pas l’avarice. Un vent de révolte souffle depuis que le gouvernement, à la recherche d’argent frais, souhaite que les revenus de l’Eglise soient imposés. Pourtant, on reste très loin de la nationalisation sans indemnité de ses biens envisagée en 1987 par le père de l’actuel Premier ministre, Andréas Papandréou ; projet abandonné sous la pression de la rue, que l’Eglise a su mobiliser. Il s’agit cette fois de soumettre les revenus de l’exploitation des biens fonciers à un impôt de 20% et de taxer de 10% les legs immobiliers ; 5% seulement pour les dons en espèces - la quête du dimanche. Seuls les monastères du mont Athos, une presqu’île dans le nord de la Grèce, échapperont à cette réforme, leur territoire bénéficiant d’un «statut spécial». Un bon tiers des métropolites (archevêques) ont demandé au président du Saint-Synode, le patriarche d’Athènes Hiéronimos II, de convoque