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Interview

Frédéric Oudéa : «Les consignes sont de ne pas spéculer sur la Grèce»

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Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale, revient sur la crise de l’euro et explique la politique de sa banque :
Le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, lors d'une conférence de presse, le 5 août 2009 à La Défense. (AFP Stephane de Sakutin)
publié le 21 mai 2010 à 0h00

Chute des Bourses, accès de faiblesse de l’euro, au plus bas depuis quatre ans : la spéculation financière bat de nouveau son plein et cette fois contre les Etats de l’Union européenne. Le PDG de la Société générale, Frédéric Oudéa, analyse les raisons de cette crise de confiance et revient sur la régulation financière.

Sommes-nous près d’une crise systémique similaire à celle qui s’est passée à la suite de la faillite de Lehman Brothers ?

Non, à aucun moment la situation n’a été comparable à la quasi-paralysie du système financier qui a suivi la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008. Il n’y a eu aucune défiance entre les banques. Même si, quand l’euro est attaqué, il y a un effet de contagion généralisée et tout le monde est touché.

La menace d’un affolement général est-elle derrière nous ?

Même si les marchés restent nerveux, on est sorti du «mode panique». Mais la volatilité des marchés devrait continuer encore un peu.

Pourquoi ?

La défiance des investisseurs est née du temps, jugé trop long, qu’ont pris les gouvernements de la zone euro pour trouver une réponse adaptée à la situation de la Grèce et à l’accroissement des déficits publics. Les marchés ont commencé à douter de la volonté des Etats européens à unir leur destin et à faire converger leurs économies. Mais, s’ils souhaitent une réduction des déficits, ils s’inquiètent également de l’impact de plans de rigueur sur la croissance future de la zone. A ce stade, personne n’a tous les éléments de réponse, d’où le yo-yo quotidien des marchés.

Y a-t-il comme l’a déclaré le conseiller économique de Barack Obama, Paul Volcker, un risque de «désintégration de la zone euro» ?

Je n’y crois pas. Pour moi, la seule option possible pour l’Europe est d’avancer unie pour continuer à peser économiquement et politiquement face à la Chine, l’Ind