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Merkel rêve du saint empire euro germanique

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Berlin, qui a déjà inscrit l’équilibre budgétaire dans sa Loi fondamentale, veut imposer sa culture de stabilité dans l’UE.
par Jean Quatremer, Envoyé spécial à Berlin
publié le 21 mai 2010 à 0h00

L'Allemagne n'a pas attendu très longtemps pour présenter à ses partenaires la note du sauvetage de la Grèce et de la zone euro. Mercredi, devant le Bundestag, Angela Merkel, afin de rassurer sa coalition CDU-CSU (démocrates-chrétiens) et FDP (libéraux), a martelé que les pays européens devaient s'engager à «adopter une nouvelle culture de stabilité» (Stabilitätkultur) pour sauver l'euro. Par «nouvelle», il faut entendre «allemande» comme l'a reconnu avec une franchise désarmante la chancelière : «Notre culture de stabilité a plus que fait ses preuves. […] Les règles ne doivent pas s'orienter sur les plus faibles, mais sur les plus forts.»

Suivisme. Dans la foulée, le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a transmis à ses partenaires, qui se réunissent aujourd'hui à Bruxelles, un plan en 9 points («Propositions pour renforcer la zone euro») listant ses exigences, du contrôle ex ante des budgets nationaux en passant par des sanctions contre les «mauvais élèves». Pour Merkel, l'avenir de l'euro sera germanique ou ne sera pas. Et comme Berlin a déjà inscrit dans sa Constitution l'obligation d'atteindre un quasi-équilibre budgétaire (un déficit à 0,35% du PIB) en 2016, il n'est pas donc pas très étonnant que Sarkozy suive le mouvement. Et révélé hier sa volonté d'inscrire dans la Constitution française l'obligation pour chaque gouvernement de s'engager sur un objectif de réduction des déficits publics.

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