Aucune banque, aussi grosse soit-elle, ne peut prétendre être à l’abri d’une faillite. Tel est le message lancé par les sénateurs américains aux patrons de Wall Street, avec le vote, jeudi soir, par 59 voix contre 39, de la très ambitieuse réforme de la régulation financière. Cinq républicains ont joint leurs voix à celles des démocrates.
Le projet de loi, dont Barack Obama a fait sa priorité législative à six mois des élections de mi-mandat, prévoit la plus importante refonte des lois réglementant les banques depuis les années 30. Jugées en grande partie responsables de la crise financière de 2008 qui a mis K.-O. l'économie américaine, et avec elle, des millions de contribuables, les grandes banques vont payer cher leurs agissements irresponsables. Plus question de venir à leur rescousse en cas de coup dur : les Bank of America et autres titans du secteur sont gentiment priés de prévoir leur propre plan de démantèlement et d'en référer à un Conseil de surveillance de la stabilité financière. Une entité qui regroupera les sept régulateurs actuels. «On ne pourra plus parier avec l'argent des gens, s'est félicité à l'issue du vote le chef de la majorité démocrate, Harry Reid. Lorsque ce projet de loi sera promulgué, le rodéo à Wall Street sera terminé.»
Après avoir qualifié ce vote de «victoire» contre les «hordes de lobbyistes» ayant essayé de «couler» la réforme à coups de millions de dollars, Obama a tenu malgré tout à rappeler que