Manif devant le siège de Toshiba, quartier de La Défense, fin avril. La Fédération CGT de la métallurgie dénonce une cabale montée par le fabricant de photocopieurs pour se débarrasser d'un délégué syndical, «en falsifiant la réalité» et avec la complicité du ministre du Travail.
Bruno Troulet, cadre de Toshiba, est délégué du personnel depuis 2007. Un an plus tard, il prend l’étiquette CGT car il sent qu’il aura besoin d’un soutien externe pour soutenir son combat : créer une union économique et sociale (UES) au sein du groupe Toshiba, éclaté en une douzaine de filiales. C’est en constatant ici ou là des vagues de départs plus ou moins négociés que Bruno Troulet subodore un plan social qui ne dirait pas son nom.
Versions. Fâcheux pour un groupe qui vit largement de commandes publiques : dans le cadre du plan de relance, le gouvernement a conditionné son soutien (subventions ou marchés publics) au maintien de l'emploi. La mise en place d'une UES permettrait d'y voir un peu plus clair. Sur la suite des événements, les versions divergent. Selon le syndicaliste, un dirigeant le convoque pour lui faire miroiter un confortable départ négocié : «Ce n'est pas juridique ou disciplinaire, c'est juste que tu joues au trublion.» Selon Toshiba, c'est au contraire Troulet qui aurait provoqué la discussion avec des «prétentions indemnitaires totalement démesurées». Quoi qu'il en soit, une négociation s'engage fin 2008 par avocats interposés.
Pendan