Le scénario ferait un tabac à Hollywood : le plus incorruptible des présidents américains, parti en guerre contre Wall Street, finit par faire la manche pour mettre KO les «hordes de lobbyistes» du secteur financier. Discrètement, ce week-end, Barack Obama a ainsi envoyé un mail à ses partisans via son site internet Organizing for America, les appelant à donner au moins 5 dollars chacun pour contrer le lobbying des grandes banques contre l'adoption de sa réforme de la régulation financière. Le vote, jeudi, du projet de loi par le Sénat - auquel quatre républicains ont joint leurs voix - est une première vraie victoire pour le président démocrate.
Mais ce texte doit encore être harmonisé avec celui adopté par la Chambre des représentants en décembre. C'est donc encore l'affaire de plusieurs semaines de débats parlementaires. L'occasion pour les groupes de pression du secteur financier de jouer de leur influence. «Ils vont mettre le paquet car c'est leur dernière chance de bloquer, d'affaiblir ou de tuer la réforme, et ils n'ont pas l'habitude de perdre», avertit Obama dans son message.
Selon l’organisation Center for Public Integrity, Wall Street a mobilisé cinq lobbyistes par parlementaire, et plus de 850 banques, hedge funds et autres entités financières ont dépensé un total de 1,3 milliard de dollars (1 milliard d’euros) entre janvier 2009 et mars 2010, pour contrer la réforme. Des frais proportionnels aux enjeux. Les analystes de Bank of America-Merrill Ly