Haro sur les machines. Dans leur lutte contre la finance folle, les autorités boursières ont découvert un nouvel ennemi : les ordinateurs. Ces automates au cerveau bourré d’algorithmes sont capables de passer des ordres boursiers en quelques millièmes de secondes, bien plus vite que les traders en costume scotchés derrière leurs écrans. Outre-Atlantique, 70% des transactions sont déjà passées par les machines, et 25% en Europe. Au risque, disent leurs détracteurs, de semer la pagaille sur les marchés.
Mercredi, la commission américaine des marchés dérivés lançait un groupe d’études sur les dangers du trading automatique. En avril, la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de Wall Street, avait déjà proposé des mesures d’encadrement, tandis que son homologue européen lançait une consultation auprès des professionnels.
Vitesse de l'éclair. Hasard, Wall Street leur a offert le 6 mai une preuve par l'absurde de la démence du système. En l'espace d'une minute, le Dow Jones dévisse de plus de 9%. La piste de l'erreur humaine est vite écartée : le krach éclair à 1 000 milliards de dollars vient d'un affolement des machines. «Une succession d'informations en provenance notamment de l'Europe a généré des volumes d'ordres de vente importants», explique Roland Bellegarde, vice-président de Nyse Euronext, qui regroupe le New York Stock Exchange et les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne. Mais aux Etats-Unis, une seule Bourse, le Nyse