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ADP prend ses aises pendant la crise

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Roissy . Aéroports de Paris a lancé la construction du S4, mais fermera le terminal 2D pour cause de surcapacité.
publié le 26 mai 2010 à 0h00

Le satellite S4 sera le nouveau navire amiral de l’aéroport de Roissy. Lorsqu’il ouvrira, fin 2012, ce terminal ultramoderne pourra accueillir près de 8 millions de passagers. Pour le grand bonheur d’Air France-KLM et de ses alliés, qui en auront l’usage exclusif.

Seul problème : le S4 ne sera d'aucune utilité pour éponger le trafic. Il est «non strictement nécessaire du point de vue des capacités avant 2017», écrit Aéroports de Paris (ADP) dans la présentation de son projet 2011-2015, que Libération s'est procuré. «En 2012, nous aurions été trop à l'étroit», assurait pourtant fin 2008 au Parisien le patron d'ADP, Pierre Graff, pour justifier cet investissement de 500 millions d'euros.

Roissy sera au contraire très à l'aise. En 2013, l'aéroport pourra accueillir 78 millions de passagers, alors qu'il n'en attend que 63 millions. Pour résorber cette surcapacité, ADP va fermer le terminal 2 D durant sept ans pour rénovation, alors qu'un tel lifting prend d'ordinaire «deux à trois ans», explique un expert aéroportuaire.

La situation fait hurler du côté des compagnies aériennes, durement touchées par la crise. D'autant qu'ADP affiche de confortables profits (269,5 millions l'an dernier). Et que le groupe s'est servi du S4 pour justifier le bond de 5,5% de ses tarifs en 2009. «Nous infliger une telle hausse en pleine crise pour financer des surcapacités, c'est inacceptable», s'indigne le représentant d'une compagnie. Certains tran