Une goutte d’eau suffit désormais à noyer les Bourses mondiales. Hier, sans qu’aucune nouvelle ne le justifie, les marchés actions ont dévissé un peu partout sur la planète. Le bal ouvert par les marchés asiatiques sensibles aux bisbilles entre les deux Corées a embarqué dès la cloche les places européennes et américaine. A la clôture, c’était l’hécatombe : - 2,9% pour la Bourse de Paris ; - 2,5% pour Londres ; -2,34% pour Francfort ; -3,05% pour Madrid, Wall Street accusant, elle aussi à mi-séance, un net repli.
Dans les banques et les sociétés de Bourse, la perplexité était palpable. L'annonce de la fusion de quatre caisses d'épargne espagnoles et le sauvetage, ce week-end, par la Banque centrale espagnole de Cajasur, une petite caisse régionale, propriété de l'Eglise, ont été désagréablement perçus. Pas au point néanmoins de justifier l'ampleur du mouvement. «Ni les tensions entre les deux Corées ni cette faillite espagnole ne peuvent expliquer le trouble des marchés, observe Bert Jansen, stratégiste chez Exane Asset Management.Leurs réactions sont plutôt symptomatiques d'une défiance structurelle envers la zone euro.»
C’est que le maniement des marchés, particulièrement versatiles ces dernières semaines, réclame du doigté. Une qualité qui fait défaut à l’Europe. La rafale de plans d’austérité dévoilée ces derniers jours par le Portugal, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Italie (lire ci-dessous) ou promis par la France, a inquiété plus que rasséréné des inves