Nicolas Sarkozy a-t-il réussi son pari ? Au vu de la mobilisation d'hier, c'est bien parti. La réforme des retraites n'est pas encore adoptée, mais le chef de l'Etat n'est pas, pour l'instant, confrontée à un scénario type «décembre 1995». Alors que le gouvernement a clairement indiqué que la retraite à 60 ans, c'était fini, la mobilisation n'a pas été à la hauteur de l'événement. Du coup, la majorité ne cachait pas hier sa satisfaction. Pour Luc Chatel, porte-parole de l'exécutif, «la faible mobilisation vient valider la méthode du gouvernement». A l'Elysée, on se défendait cependant de tout triomphalisme, se contentant de noter que «c'est à peu près la même mobilisation que la dernière fois», mais qu'«il ne faut en tirer aucune leçon». Le Président ne veut pas provoquer les syndicats, ni l'opinion. Ce qui ne l'a pas empêché, mardi, lors d'une réunion devant des militants UMP, de se «payer» François Mitterrand, estimant que si le président socialiste s'était «abstenu» de ramener l'âge légal de 65 à 60 ans, «on aurait beaucoup moins de problèmes».
Casting. La séquence Mitterrand, Sarkozy aurait pu s'en passer, tant le processus a été, jusque-là, adroitement maîtrisé. Et ce, dès le premier acte, celui du casting. Quand, au lendemain des régionales, Sarkozy demande à Xavier Darcos de quitter la rue de Grenelle, ce n'est pas uniquement en raison de son piètre score aux élections. Il sait que l'ex-ministre de l'Educati