De gros bouillons marron-noirs continuaient de s'échapper hier soir du tuyau brisé de British Petroleum au fond du golfe du Mexique, pouvait-on voir grâce à la retransmission en direct via Internet. Mais l'opération top kill se déroule «comme prévu» indiquaient hier les responsables de BP et les garde-côtes : après plus de vingt heures passées à injecter de la boue à haute pression dans le puits pour essayer de le boucher, le flot de pétrole a été contenu, a même indiqué l'amiral Thad Allen, chargé par Barack Obama de contrôler les opérations. C'était donc probablement de la boue et non plus du pétrole qui s'échappait du tuyau hier soir. La pression en provenance du puits a été réduite à un niveau très faible, poursuivait l'amiral Allen, expliquant que BP pourrait ensuite sceller définitivement le puits, en injectant du ciment.
«Indolence». Au 38e jour de la marée noire, et en attendant de boucher définitivement la fuite, le gouvernement l'a au moins enfin quantifiée. De 12 à 19 000 barils de pétrole par jour se sont échappés de ce puits depuis le 20 avril, soit 1,9 à 3 millions de litres par jour, a annoncé hier un groupe de savants, chargés (la semaine dernière seulement) par la Maison Blanche de préciser l'ampleur du flot. C'est plus du double ou du triple de la précédente estimation donnée par BP et les garde-côtes, qui ne faisaient état que de 5 000 barils par jour. Cela fait de cette marée noire la pire de l'histoire américa