«Allo, bonjour, Alexandra à votre écoute…» L'espace de travail de cette télétravailleuse se résume à un écran 22 pouces, un casque et une web cam, le tout posé sur un bureau d'écolier sous le poster d'un chaton gris. L'espace vie privée, c'est de l'autre côté du paravent. Avec un étendoir à linge et le canapé clic-clac de la pièce qui fait chambre d'amis. Saint-Laurent-de-Neste, 880 habitants, Hautes-Pyrénées. Des cimes enneigées plus haut, beaucoup de forêt et des champs autour. Alexandra, 24 ans, répond aux clients de Bouygues Telecom en panne de connexion ou cherchant à brancher leur portable sur la B-Box. Elle travaille à la maison. Et comme les 50 autres salariés promis à un CDI payé au Smic, elle réside à moins d'une heure de voiture du centre opérationnel dont elle dépend.
Nicolas Guyard, le directeur général de Meilleur Contact, l'employeur d'Alexandra, ne souhaite pas embaucher plus de 200 télétravailleurs sur ses futurs sites. Cela pour la «taille humaine». L'obligation faite à chacun de partager son travail entre deux tiers du temps passé à domicile et un tiers au centre opérationnel produit enfin de la «proximité humaine» :«Ainsi tout le monde connaît tout le monde, explique Nicolas Guyard. Le lien est permanent, personne n'est isolé.»
Diplômée d'un BTS d'assistante de direction, Alexandra avait assez peu d'espoir de trouver un jour une direction à assister. Outre les usines et ateliers fermés, les Hautes-Pyrénées a le p