La famille Wendel sait se montrer généreuse avec ceux qui la servent. Quels que soient leurs résultats. C'est le cas pour l'ancien président du directoire du groupe Wendel, Jean-Bernard Lafonta, démissionné l'an dernier suite au mauvais investissement dans Saint-Gobain. «Je ne dispose pas de parachute doré. Je n'en ai d'ailleurs jamais voulu», déclarait-il juste après son départ. Le groupe lui a pourtant accordé 3,45 millions d'euros. Ce versement doit encore être validé par les actionnaires lors de l'AG de vendredi. «Nous appelons à voter contre. Il n'est pas justifiable de récompenser un dirigeant après ce qu'on doit bien appeler un échec», explique Pierre-Henri Leroy, président du cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest. Un proche de Wendel assure que le groupe avait «l'obligation légale» de payer la première partie du chèque (955 373 euros), qui était prévue dans son contrat. Mais ce n'était pas le cas du second versement de 2,5 millions.
Wendel a en fait choisi de rembourser à Lafonta l'argent qu'il avait personnellement misé dans les entreprises où le groupe a investi. Le mécanisme maison, qui avait pour but d'encourager les dirigeants à accompagner les investissements de Wendel, était le suivant : si le placement se révèle une bonne affaire, le cadre fait une culbute, sinon, il perd sa mise. Or le dernier investissement dans Saint-Gobain a été une catastrophe pour le groupe. Donc, en toute logique Lafonta aurait dû partir sans rien.