Grand chelem pour Jean-Marie Messier. A l’occasion de son procès pénal qui s’ouvre aujourd’hui, le PDG déchu de Vivendi se voit reprocher un cumul inédit de toutes les infractions boursières possibles : diffusion d’informations fausses et trompeuses, manipulation de cours et abus de bien sociaux. Le tribunal va plonger son nez pendant trois semaines dans les comptes de Vivendi. Depuis 1999, où l’euphorie Internet et la folie boursière ont poussé le groupe à multiplier les acquisitions à des prix défiant le sens commun, jusqu’en 2002, année du cruel retour à la réalité. Celle qui voit J2M quitter, en pleurs et au milieu d’une haie d’honneurs de ses salariés, le siège d’un groupe alors au bord de la faillite.
Information trompeuse. En ligne de mire de la justice, donc : «l'optimisme communicatif» de J2M. L'ex-PDG a été mis hors de cause sur des communiqués flous, selon lesquels Vivendi bénéficiait alors d'une «trésorerie confortable» ou allait «mieux que bien». Du bla-bla trop général pour mériter une qualification pénale. «Information insincère mais non trompeuse», résume l'accusation. Mais d'autres communiqués plus précis sont dans le collimateur. Ils proclamaient que Vivendi serait «net de dettes», alors que le groupe croulait sous une dette comprise entre 12 et 27 milliards d'euros - selon différentes évaluations. Guillaume Hannezo, alors directeur financier de Vivendi, tente à l'époque de ramener son boss à la r