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Libération

Les frais, une manne très chère aux banques

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étude. Selon l’UFC-Que choisir, le secteur facture de façon inconsidérée la gestion des comptes.
publié le 2 juin 2010 à 0h00

Aux rares qui s’inquiéteraient encore de la santé des banques, l’UFC-Que choisir livre une étude tout à fait rassurante. Les commissions qu’elles facturent à leurs clients particuliers augmentent à vive allure : 1,7 fois plus vite que le PIB, la richesse du pays, depuis 2001. Avec une accélération sur 2008-2009. Pour la seule année 2009, les frais bancaires pour gestion de compte - cotisation pour la carte bancaire, frais de tenue de compte, d’incidents de paiements… - ont fait tomber dans les caisses la manne hallucinante de 15 milliards d’euros, a mesuré l’UFC. La banque de détail, qui représente 60% du chiffre d’affaires des établissements, se révèle ainsi un business juteux. Et le client paie donc pour les dégâts de la crise…

En septembre, la Commission européenne avait épinglé la France, classée troisième sur vingt-sept pays de l’UE pour la cherté de son panier de services. Chacune des deux études dénonce l’opacité des tarifs. Un chiffre ? LCL (ex-Crédit lyonnais) a besoin de 63 pages pour coucher dans sa brochure tous ses prix. Et la Caisse d’épargne Ile-de-France décroche la palme de l’inventivité avec 396 opérations facturées. D’où la tentation de souscrire aux «packages» - un menu imposé de prestations basiques. Pas de chance : ces services groupés censés faire réaliser des économies sont 25,7% plus chers que les mêmes services consommés à l’unité.

Plaise encore que l’on ponctionne les nantis, mais pourquoi enfoncer davantage les clients en difficulté, s’interroge l’U