Ils afficheront ce matin près de 900 kilomètres au compteur. 900 kilomètres de petites routes qui séparent leur usine de Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, au siège de leur employeur allemand, le groupe Bosch, à Stuttgart. Cette distance, ils l’ont parcourue à vélo, au gré des intempéries, des chutes, des douleurs musculaires. Marc, Lionel, Roland, Henry, Jean-Luc, Sophie, Farid et Sébastien. Cadre ou ouvrier, cédétiste ou non syndiqué, diabétique shooté à l’insuline ou bien portant, de 30 à 51 ans. Ils ont posé neuf jours de RTT et enfourché leur biclou. Pour les nourrir, remplacer une roue crevée ou jouer les boussoles : deux camionnettes, un camping-car, Henri, Jean-Marc et son épouse Sylvie. Il y a dix jours, tous ont pris la route devant 300 collègues. Ce matin, Rudolf Colm, membre du directoire de Bosch, doit les recevoir en entretien. Leur objectif : sauver leur usine en péril et ses 650 emplois.
«Miettes». A chaque étape de leur route, ponctuée de nuits passées dans des hôtels Formule 1, ils ont alerté des élus, reçu le soutien des équipes CFDT locales. Mardi, à Strasbourg, Armin Knust, délégué allemand d'IG Metall à Bosch, les a rejoints pour terminer le parcours à vélo. De même que deux autres collègues de l'usine de Reichstett (Alsace), aussi menacée de fermeture. Mercredi, six salariés allemands du site de Bühl ont également pris la route, solidaires.
Lundi, après avoir cassé la croûte chez Flunch, la caravane a rejoint la CFDT de l'usine PSA de