Dans une longue lettre au président de la Poste, Jean-Paul Bailly, le Syndicat des médecins de la Poste alerte sur le nombre élevé de suicides, l’absentéisme et les accidents du travail.
Que se passe-t-il à la Poste ?
Depuis plusieurs semaines, les syndicats de salariés dénoncent les pressions que subissent les personnels. Nous avons recensé, depuis le début de l’année et avec le concours des familles, une petite quinzaine de suicides ou tentatives de suicide. En mars, un collègue, opérateur dans un centre de tri de Seine-Maritime, s’est donné la mort. Même drame à Nice, à Aurillac, à Bar-le-Duc… Nous avons demandé à chaque fois des enquêtes. Et nous n’avons jamais obtenu satisfaction.
Quel parallèle faites-vous avec les drames survenus chez France Télécom ?
La Poste est en restructuration permanente. Et les personnels sont sous la pression d'objectifs parfois inaccessibles. La Poste a décidé, à la suite de la crise affectant le courrier, de ne remplacer qu'un départ à la retraite sur quatre afin d'accélérer la réduction des effectifs. Et même un départ sur huit, seulement pour le courrier. Les mutations, ou les changements de métier, comme chez France Télécom, créent de la souffrance. Nous avons demandé un moratoire sur les réorganisations. Mais Jean-Paul Bailly nous a répondu qu'il devait respecter «son plan de marche».
Quid du dispositif d’évaluation scientifique du stress mis en place en septembre ?
Nous ne sommes pas associés au niveau national à ces travaux. Les premières formations en direction des guichetiers pour les aider à résister au stress ont conduit à les stresser davantage : on les a accusés de ne pas savoir gérer le stress de la clientè