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Libération
Critique

Décroissance. Le sens de la vie et de nos bricoles

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publié le 5 juin 2010 à 0h00

Pourquoi avons-nous des nains de jardin et des nounours ? Pourquoi les journaux pour enfants tutoient-ils leurs lecteurs ? A quoi sert la bêtise ? Avouez que vous aimeriez bien le savoir. Ces questions existentielles obnubilent Jean-Luc Coudray, auteur polymorphe (BD, humour, dessins…), qui s’est présenté aux élections législatives de 2007 pour le Parti de la décroissance.

Plutôt que de nous livrer un énième livre pédagogique sur l'évidence, les bénéfices ou les moyens de la décroissance, il nous invite à nous interroger simplement sur le sens de nos existences. Le moindre élément du quotidien, de la machine à laver au feu rouge, se transforme en matériau philosophique. Il évoque son amour de la nature, la pollution des mots («L'agriculture biologique devrait s'appeler l'agriculture tout court»), la bêtise («Le moine se libère par le renoncement, l'imbécile par la démission») ou le drame du darwinisme qui fait que l'homme ne voit plus dans les autres espèces que des idées inachevées.

Petit conseil : savourer ce recueil de pensées fugaces (mais profondes) comme les grains juteux et acidulés d'une grenade, petits bouts par petits bouts. Sinon, vous risquez au mieux une saturation, au pire un écœurement. Pourquoi ? Parce que le style incisif de Jean-Luc Coudray frôle parfois le définitif, le péremptoire, tandis que sa pensée nous invite dans des méandres insoupçonnés. Et là, le livre fait son effet : entre deux chapitres, on exerce son propre sens critique sur l