Le nom même de son prédécesseur avait la faculté de hérisser le poil du chef de l'Etat. Aucun risque avec Dov Zerah, le nouveau patron de l'Agence française du développement (AFD), qui gère la majeure partie de l'aide française au développement, soit 6,2 milliards d'euros en 2009. Nommé en Conseil des ministres, le 2 juin, ce énarque de 55 ans, ancien du Trésor et de plusieurs cabinets ministériels, est un proche du Palais. Il a d'ores et déjà annoncé son intention de rompre avec la ligne définie par Jean-Michel Sévérino, qui a dirigé l'AFD durant neuf ans. «Cela fait 50 ans que les gens de la Françafrique rêvaient de mettre la main sur l'agence, dit un observateur averti. Maintenant qu'ils l'ont, on se dirige tout droit vers une nuit des longs couteaux.»
Le choix de Dov Zerah procède de Nicolas Sarkozy lui-même. Proche de son fils, Jean, le nouveau patron de l'AFD est conseiller municipal à Neuilly-sur-Seine. Certains ont vu dans sa promotion la main de l'un de ses missi dominici, l'avocat Robert Bourgi, considéré comme l'un des derniers représentants de la «Françafrique». Dov Zerah s'en défend. Auditionné par les parlementaires, fin mai, il affirmait: «A aucun moment je n'ai eu l'occasion de travailler avec M. Robert Bourgi. Je découvre qu'il a été l'un de mes soutiens.» Le député socialiste François Loncle insiste: «Ne le voyez-vous donc jamais ?» Il répond: «Si, bien sûr, mais ni plus ni moins qu'un autre acteur de nos relations ave