Tous les jeunes diplômés le savent : décrocher un premier emploi s’apparente de plus en plus en plus à un parcours du combattant. Pour retenir l’attention des recruteurs, qui reçoivent parfois plusieurs centaines de demandes par jour, il est devenu indispensable d’ajouter à son CV quelques lignes d’expérience professionnelle. Des stages souvent non rémunérés, et même parfois coûteux.
Au départ, effectuer un stage constitue un atout pour les étudiants : il leur permet de se frotter au monde de l'entreprise, de s'assurer que le métier auquel ils se destinent leur correspond et de mettre en pratique leurs acquis théoriques. «Ces stages aident aussi au recrutement dans la mesure où beaucoup d'entreprises demandent une expérience avant de commencer à travailler», précise Bérengère Pagès, directrice des relations avec les entreprises à HEC, dont le cursus inclut 40 semaines de stage. Nombre de jeunes multiplient alors ces expériences préprofessionnelles, au point que l'on comptait 1,2 million de stagiaires en 2008, en augmentation de 50% par rapport à 2005, selon les chiffres du mouvement Génération précaire, qui réclame une réforme de ce type de travail et a dressé sur son site un palmarès des entreprises les plus opportunistes dans le domaine.
Car il y a un problème : d'apprentissage, le stage s'est peu à peu transformé en réel emploi. «Les stages de fin d'études sont toujours plus nombreux, plus longs et s'apparentent à de véritables postes de salariés, déplore