Menu
Libération

En Grèce, le partenaire de rigueur

Article réservé aux abonnés
Le FMI de Strauss-Kahn a-t-il la cote ?
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 8 juin 2010 à 0h00

Dominique Strauss-Kahn a-t-il mis les mains dans le cambouis grec ? En d'autres termes, le patron du FMI est-il l'artisan du plan d'austérité imposé le 1er mai au gouvernement socialiste grec afin de bénéficier de l'aide de la zone euro et du Fonds ? La question n'est pas anodine : baisse des salaires des fonctionnaires, coupe dans les retraites et les investissements publics, allongement de la durée du travail, privatisation des services publics, hausse des impôts… autant de mesures qui font tâche dans le CV d'un putatif candidat socialiste à la présidentielle.

Co-auteur. Même s'il n'en est pas l'auteur principal, DSK est bel et bien co-auteur du plan de rigueur grec. Le FMI n'en est pas à son coup d'essai au sein de l'Union, puisqu'il a aussi participé à l'élaboration des plans d'austérité letton, hongrois et roumain (lire ci-dessous), trois pays ayant bénéficié, en 2009, des aides du fonds et de l'Union. Dans le cas de la Grèce, Etat membre de la zone euro, l'intervention du FMI n'est pas allée de soi. C'est Berlin qui a exigé son intervention et demandé l'adoption d'un plan de rigueur draconien, seul susceptible d'enrayer l'explosion de la dette publique. Car même avec ces mesures (des coupes d'un montant de 30 milliards d'euros sur trois ans pour un pays de 11 millions d'habitants), celle-ci atteindra 150% du PIB d'ici à 2012. «Athènes n'avait pas le choix, il fallait purger les comptes publics», souligne-t-on à la Commission. Ce que