Après le suicide en cinq mois de dix ouvriers de Foxconn à Shenzhen, Apple, Dell, Sony, Nokia, Hewlett-Packard ont-ils mis la pression sur leur fabriquant ? Le géant taïwanais de l’électronique - qui fabrique entre autres les iPhones - a en tout cas multiplié les annonces de hausses de salaire pour les 420 000 employés de ses usines du sud de la Chine : 20% de plus, puis 30% ont été promis fin mai. Hier, Terry Gou, le patron de Foxconn, a décrété le doublement du salaire de base d’une partie de ses ouvriers. Au lieu de 900 yuans (110 euros) mensuels, les travailleurs à la chaîne en empocheront 2 000 (245 euros).
Le cours des actions de Hon Hai (la maison mère de Foxconn) a chuté de 6% juste après cette annonce. «Cette hausse a été instaurée pour sauvegarder la dignité des ouvriers», a déclaré Terry Gou en soulignant la volonté de Foxconn de monter en gamme afin de devenir un «leader technologique» et plus seulement un sous-traitant. Cette annonce mirobolante, destinée en premier lieu à diminuer le penchant des ouvriers de Foxconn à mettre fin à leurs jours, est toutefois moins attrayante qu'il n'y paraît. Seuls sont éligibles les employés qui auront passé un «test d'évaluation de trois mois», période durant laquelle ils toucheront un salaire amélioré de 1200 yuans (147 euros). «Ce test va avoir pour effet de mettre une pression psychologique supplémentaire sur les ouvriers», note Geoffrey Crothall, un responsable du China Labor Bulletin, un