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Kerviel, un trader fou au tribunal

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Jérôme Kerviel à Paris le 20 mai 2010. (© AFP Thomas Coex)
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publié le 8 juin 2010 à 7h33
(mis à jour le 8 juin 2010 à 7h35)

Le procès de l’ancien trader de la Société Générale Jérôme Kerviel, poursuivi pour une perte, qu’il conteste, de près de 5 milliards d’euros début 2008, s’ouvre mardi à 13H30 devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Emblématique des dérives du monde de la finance, très médiatisé, il durera près de trois semaines, jusqu’au 25 juin. Une quarantaine de témoins sont attendus.

Jérôme Kerviel, 33 ans, poursuivi pour abus de confiance, faux et usage et faux et «introduction frauduleuse de données» dans un système informatique, encourt cinq ans de prison, 375.000 euros d'amende et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts que lui réclame la Société Générale.

Selon l’accusation, il a pris des positions spéculatives exorbitantes sur les marchés financiers à l’insu de sa hiérarchie, en déjouant les contrôles à l’aide d’opérations fictives, mensonges et fausses déclarations.

Cette «fraude» monumentale avait été annoncée le 24 janvier 2008 par la Société Générale, dont le PDG d'alors qualifiait l'auteur de «terroriste».

Originaire de Bretagne, entré en 2000 à la Société Générale, Jérôme Kerviel a admis avoir commis des erreurs et perdu le sens des réalités. Il reconnaît aussi avoir enregistré des opérations fictives pour camoufler des engagements réels, mais assure que c’était monnaie courante dans la salle de marchés.

Il affirme surtout que ses supérieurs étaient au courant de ses opérations et laissaient faire parce qu’elles rapportaient de l’a