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Libération

L’introuvable économie sociale de marché unique

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publié le 8 juin 2010 à 0h00

Le récent rapport Monti cherche à définir «une nouvelle stratégie pour le marché unique» (1). Ce dernier serait «moins populaire mais plus nécessaire que jamais» parce que «vecteur d'amélioration de la productivité totale des facteurs et de la compétitivité».

Il y aurait sur ce dernier point beaucoup à critiquer, mais concentrons-nous sur ce qui illustre la contradiction entre les objectifs du marché unique et la préservation des modèles sociaux européens : la compatibilité des droits sociaux avec les «libertés fondamentales» (libre circulation des personnes, des biens, des services et du capital) et la concurrence fiscale.

Mario Monti constate que le marché unique a souffert de la crise et que son soutien social et politique est chancelant. Ses partisans sont sur la défensive face à ceux qui reprochent aux mécanismes de marché d'être inefficaces et de favoriser l'injustice sociale. Pour Mario Monti, la crise a «ébranlé de nombreuses certitudes concernant les hiérarchies de modèles économiques». Les forces politiques s'opposant au marché gagnent du terrain et il s'agirait de monter une coalition pour une relance du marché unique.

Le rapport Monti distingue trois groupes : les «critiques radicaux», qui souhaitent réduire l'intégration économique et le rôle des marchés dans la société ; les «partisans conditionnels» qui reprochent au marché unique de ne pas assez tenir compte de préoccupations sociales ou environnemen