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Libération

La colère en Roumanie

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Le FMI de Strauss-Kahn a-t-il la cote ?
publié le 8 juin 2010 à 0h00

Il y a une semaine, Dominique Strauss-Kahn a été la vedette des télévisions roumaines. Toutes les chaînes d'info ont passé en boucle les déclarations faites par le chef du FMI dans A vous de juger, de France 2, le 20 mai. Questionné sur le plan de rigueur du FMI qui impose une baisse de 25% du salaire des fonctionnaires roumains, DSK se défend en expliquant que l'institution internationale avait plaidé pour une autre voie. Selon ses dires, le FMI se serait adressé à Bucarest en ces termes : «Si vous avez besoin de faire des économies, vous augmentez les impôts, notamment pour les plus riches.» Et DSK de conclure : «Le gouvernement roumain nous a répondu : "Non, c'est nous qui décidons."»

Une présentation qui a fait sortir de ses gonds les autorités. «La Roumanie ne dispose pas de suffisamment de riches pour partager avec tous les pauvres», a répondu le ministre des Finances, Sebastian Vladescu. Le conseiller présidentiel Sebastian Lazaroiu y voit un calcul politique de Strauss-Kahn : «Il veut se présenter à l'élection présidentielle française, il a fait une déclaration proche de la gauche.» Quant au Président, Traian Basescu, il a enfoncé le clou : «Si M. Strauss-Kahn a des doutes, je vais lui transmettre personnellement le papier que le FMI voulait faire appliquer par la Roumanie : une hausse de la TVA de 19 à 24%, une augmentation du taux unique d'imposition de 16 à 20%, ainsi qu'une réduction des salaires dans le secteur pub