«Le directeur du FMI donne de l'air frais à l'institution. Il manie avec succès la diplomatie et se montre d'approche beaucoup plus souple que ses prédécesseurs», veut croire Michael Chege, ex-professeur d'économie et conseiller au ministère kenyan des Finances. Lors de son passage à Nairobi en mars, Dominique Strauss-Kahn a notamment participé à un débat «Il prouve que le FMI ne dispose plus d'une seule règle globale et inflexible pour le monde entier, mais que chaque pays a ses caractéristiques, dit Chege. Il a mentionné des projets concrets, les routes, les hôpitaux.»
Le Kenya a achevé son «programme de facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance» (FRPC) en 2008. Il était assorti de fortes conditionnalités, notamment une politique budgétaire restrictive et une augmentation des taux d’intérêt entraînant une réduction de la consommation et de l’investissement. Une réforme de l’administration fiscale a été mise en place. Le pays atteint désormais 21% de son PIB en recettes fiscales, la meilleure performance de la sous-région.
Si le Kenya n'a pas encore repris de programme avec le FMI, un prêt de 209 millions de dollars, dans le cadre de la «facilité de protection contre les chocs exogènes» (FCE), lui a été accordé en 2009 après la crise et les violences post-électorales de 2008. «Ce prêt est la preuve d'un échec du Kenya, nuance Mwalimu Mati, directeur de l'ONG Mars Group Kenya. Le pays aurait les moyens de créer cett