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TRIBUNE

Retraites, ne pas se tromper de sujet !

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par Bertrand Mertz, Maire de Thionville, membre du conseil national du Parti socialiste
publié le 8 juin 2010 à 0h00

La question du financement des retraites n’est qu’une partie d’une interrogation plus générale qui devrait porter sur la répartition de la plus-value produite par l’activité économique. La question de l’âge de départ en retraite n’est que le point de crispation choisi par le gouvernement pour détourner le débat du sujet qui mériterait d’être véritablement débattu car il touche à l’essentiel : le partage des richesses ou, plus exactement, l’insupportable injustice que constitue le partage actuel des richesses. Veut-on quelques chiffres qui permettent de vérifier cette assertion ? En voici :

La Banque des règlements internationaux relevait en juillet 2007 que : «La part des profits est inhabituellement élevée et la part des salaires inhabituellement basse. L'amplitude de cette évolution et l'éventail des pays concernés n'ont pas de précédent dans les quarante-cinq dernières années.» Quant à la Commission européenne, elle a calculé dans un rapport de 2007 que la part des salaires dans l'ensemble de l'économie française est passée de 66,5% en 1982 à 57,2% en 2006, soit une baisse de 9,3 points de la richesse totale du pays.

En 1982, salariés et chômeurs représentaient 84% de la population active et se partageaient 66,5% de la richesse, toujours selon les chiffres de la Commission européenne. Ils constituent aujourd’hui 92% des actifs, mais ne perçoivent plus que 57% des richesses. La part des travailleurs dans la répartition de la richesse s’est réduite, et en outre elle