Dominique Strauss-Kahn, bon docteur au chevet de l'économie mondiale en faillite, ou «affameur» des populations soumises aux plans de rigueur coproduits par le Fond monétaire international ? Telle est la nouvelle équation complexe de DSK, directeur général du FMI et possible candidat du PS à la présidentielle de 2012. A tu et à toi avec les chefs d'Etat et les gouverneurs de banque centrale, il vouvoierait le quotidien des Français.
Lors de l'éclatement de la crise, il a surfé sur son statut de managing director volant au secours des pays auxquels les spéculateurs imposaient leurs diktats. Mais la crise dure. Et à mesure que ses conséquences sociales se font sentir, DSK risque de se voir assimiler aux mesures «d'austérité folles» - le mot est de son amie et rivale Martine Aubry - mises en œuvre en Grèce, en Roumanie ou au Portugal (lire page 4). Le voilà donc confronté à un potentiel handicap d'image sur la scène nationale.
Pour l'heure, l'opinion le plébiscite (lire ci-contre). Mais sa double casquette donne la gueule de bois à la gauche du PS. «Qu'ils envoient DSK ! Vous imaginez la gauche représentée par quelqu'un qui a affamé des milliers de personnes ?» avait lancé Jean-Luc Mélenchon pendant les régionales. Même bruit de fond chez les Verts : «Une candidature de DSK me chiffonne un peu le nez», a déclaré Cécile Duflot. Idem chez les camarades communistes : «La question qui va se poser est celle d'avoir un projet de gauche p