Quelles étaient les marges de manoeuvre de l’ex-trader de la Société Générale? A la reprise du procès de Jérôme Kerviel, accusé par son ancienne banque d’avoir pulvérisé les limites de la spéculation à coups de dizaines de milliards d’euros, c’est l’ancien président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) Jean-François Lepetit qui a été le premier témoin appelé à la barre, ce mercredi après-midi.
Celui-ci est venu expliquer, notamment, le fonctionnement d'une salle de marchés. «Le risque est la matière première d'une salle», a-t-il raconté, «et ce qui est rentable, c'est de prendre des risques calculés». Selon lui, «il arrive que les limites soient dépassées, mais dans ce cas, la transparence est toujours de rigueur».
Interrogé par Me Jean Veil, avocat de la Société Générale, sur les affirmations de Jérôme Kerviel selon lesquelles ses supérieurs étaient au courant, Jean-François Lepetit a comparé l'ancien trader à «un somnambule dans un champ de tir». A la lecture du livre publié début mai par Jérôme Kerviel (L'engrenage, Mémoires d'un trader), «je ne suis pas convaincu qu'il ait bien compris ce qui se passait autour de lui», a-t-il estimé, évoquant les «centaines de milliers d'opérations» réalisées dans une banque.
Au deuxième jour du procès Kerviel, devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, la salle, moins bondée, est néanmoins encore pleine, notamment sur les bancs des