C'est la fin d'une longue période de mainmise de l'Etat sur les jeux d'argent. Quatre cent soixante et onze ans après la création de la première loterie par François 1er, en 1539, la France a officiellement ouvert hier ce marché pas comme les autres aux vents de la libre concurrence sur Internet. A trois jours du début de la coupe du monde, les neuf nouveaux opérateurs agréés - plus les deux ex-monopoles, le PMU et la Française des jeux - vont enfin pouvoir légalement prendre des paris en ligne sur une quinzaine de sports, les courses hippiques et, à partir du 28 juin, le poker. Ce marché en pleine croissance, supplément d'adrénaline au spectacle sportif pour la majorité de ses adeptes, plutôt jeunes, mais drogue dure à domicile pour les joueurs pathologiques, est estimé rien que pour l'Hexagone à environ 3 milliards d'euros en 2009, dont les deux tiers sur le «marché gris» (illégal, mais bénéficiant d'un flou juridique). Décryptage d'une libéralisation que le gouvernement a voulu «maîtrisée» et qui, du coup, ferait la part belle aux opérateurs historiques, selon les nouveaux.
Quel est le nouveau périmètre du jeu en ligne ?
A partir d'aujourd'hui, «tout ce qui n'est pas autorisé est formellement interdit», a précisé hier Jean-François Vilotte, le président de la très centrale Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), au cœur du dispositif mis en place par la loi de libéralisation du secteur, promulguée le 13 mai. Seuls les