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TRIBUNE

Nos pistes pour la retraite

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par Michel Destot, député-maire de Grenoble, Aurélie Filippetti, députée PS de Moselle, Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris. et Michel Sapin, Député PS de l’Indre
publié le 10 juin 2010 à 0h00

Soyons francs : la gauche peine à affirmer une position clairement réformiste sur la question des retraites. Nous devons nous y atteler d’urgence, en proposant une refonte globale de notre système de retraites, qui repose sur des idées nouvelles.

Le débat prend aujourd’hui une drôle de tournure. La crispation du gouvernement sur l’âge légal de départ à la retraite n’est pas à la hauteur de l’enjeu : l’âge moyen de départ en retraite s’élève déjà à près de 62 ans. Certains, principalement les cadres, peuvent travailler au-delà de leur soixantième année ; d’autres ont déjà cotisé suffisamment de trimestres pour pouvoir prendre leur retraite à taux plein avant d’atteindre l’âge de 60 ans. L’âge légal de départ à la retraite à 60 ans doit être maintenu. Il est un acquis non négociable. Il constitue une garantie de justice sociale, notamment pour tous ceux qui ont débuté tôt leur carrière. Il doit aussi rester une possibilité de départ pour ceux qui le souhaitent.

Nous devons en revanche affirmer le principe d’un allongement de la durée de cotisation. Face à une espérance de vie qui s’accroît et devant le grave déficit de la branche vieillesse (- 10,7 milliards d’euros prévus pour 2010), cette solution nous semble être la mesure à la fois la plus juste socialement et la plus efficace économiquement sur le moyen et long terme. Actuellement l’espérance de vie augmente d’environ deux ou trois mois par an, il n’est donc pas déraisonnable de consacrer une partie de cette augmentation à