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Zapatero prêt à réformer en force le marché du travail

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Ultimatum . Le Premier ministre espagnol menace d’en passer par un décret-loi si un accord syndical n’est pas trouvé d’ici à dimanche.
publié le 10 juin 2010 à 0h00

Soucieux de restaurer son image sociale, le gouvernement Zapatero s'est donné jusqu'à dimanche pour arracher aux syndicats un accord sur la cruciale réforme du marché du travail. Car, hier, comme c'était prévisible, la réunion entre exécutif, patronat et centrales syndicales a capoté. Pour le socialiste José Luis Rodríguez Zapatero, il y a péril en la demeure : alors même qu'hier la Banque mondiale a qualifié la situation économique espagnole de «très grave», il doit donner de nouveaux gages de «sérieux» à Bruxelles et aux investisseurs internationaux.

Fin mai, ses mesures drastiques (gel des retraites, baisse de 5% des salaires des fonctionnaires, travaux publics réduits de moitié) ont créé un électrochoc dans un pays habitué aux largesses de sa politique sociale. Mais à la tête d’une économie fragile, Zapatero sait que ce n’est pas assez pour montrer qu’il peut ramener le déficit public de 11 à 6% en 2011.

Impérieuse. Il lui faut réformer le marché du travail, dont un drôle d'alliage d'instabilité et de rigidité contribuerait à l'explosion du chômage, passé de 9 à 20% en deux ans, et qui affecte 4,5 millions d'Espagnols. Pour le chef du gouvernement, cette réforme est si impérieuse que, même s'il ne s'entend pas avec les syndicats d'ici à dimanche, il passera outre la négociation : le 16 juin, jour où l'Espagne entame le Mondial (une façon d'en atténuer l'impact social), le leader socialiste annoncera par décret-loi des réformes structurel