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Libération
TRIBUNE

Pour un système à la carte

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publié le 11 juin 2010 à 0h00

Notre système de retraite, qui date de l’ère industrielle, est standardisé : les mêmes paramètres pour tous. Or les Français demandent aujourd’hui une liberté de choix individuel : la retraite à la carte.

Il s’agit là d’une réforme fondamentale, une réforme de société, prônée à la fois par la gauche, PS en tête, et les syndicats : les choix de la retraite ne seraient plus faits par l’Etat mais par les citoyens. Certains préfèrent partir plus tôt, quitte à avoir une retraite moins importante. D’autres préfèrent travailler plus longtemps, parce qu’ils aiment leur travail, que leur conjoint, plus jeune, continue à travailler, qu’ils ont encore des enfants à charge dans le cadre d’une famille recomposée, ou tout simplement qu’ils veulent une retraite plus importante. D’autres encore veulent cotiser plus fortement, pour accumuler plus vite leurs droits. Ces choix individuels sont techniquement possibles. D’autres pays, comme la Suède, y font droit : pourquoi pas la France ? Pourquoi imposer un arbitrage unique entre durée de cotisation, taux de cotisation et niveau de pension, alors que le système pourrait laisser ce choix aux assurés, en fonction de leurs souhaits personnels ?

Un tel big bang nécessite la mise en place d’un système en compte personnel. L’idée est de constituer, au sein du système collectif par répartition, des comptes personnels comptabilisant les droits individuels accumulés. Des comptes personnels en euros (comptes «notionnels»), sur le modèle de la réforme suéd